Le 22 juillet, j’ai quitté Strand pour me diriger vers Hermanus où j’ai passé une nuit dans une auberge de jeunesse.

Le début de journée fut très compliqué à cause du vent qui, parfois, décide d’être ton ennemi quand il te prend de face.

Et tu sais que tu doubles, tu triples tes efforts pour avancer en moins de temps que prévu.

C’est le jeu évidemment.

Te déplacer en vélo, ne te laisse aucun choix quant à ton confort routier.

Je pardonne facilement au climat car la récompense est de taille puisque j’emprunte la route des baleines.

Juste sublime.

J’ai roulé ensuite mon avant-dernière journée vers Napier.

C’est dans un petit restaurant dans lequel je m’arrête que je trouve l’unique chambre de l’établissement pour passer la nuit.

Les proprios qui découvrent mon projet et surtout qu’il s’agit des deniers kilomètres, n’ont pas assez de leur soirée pour me poser toutes leurs questions.

C’est super sympa et intéressant dès lors d’avoir des discussions sur l’Afrique. Construire et déconstruire des mythes.

Le point de vue des habitants qui y vivent mais qui ne voyagent pas et mon regard de jeune aventurier qui découvre le continent au plus près de ces derniers. En me plongeant dans leurs cultures, leurs coutumes, leurs vies.

Quelle richesse.

Le 24 j’ai seulement roulé 20km vers la dernière ville avant le Cap   où j’ai fait signe à beaucoup de singes. Une haie presque d’honneur désordonnée ❤️

J’ai été gentiment hébergé chez une habitante de Bredasdorp, super émue qu’il s’agisse de la dernière nuit avant de retrouver mes parents.

J’ai pu prendre mon temps avant de reprendre la route car je devais me calquer sur l’horaire de leur avion et les 3h en voiture qu’ils devaient encore effectuer avant de me rejoindre (on avait calculé 18h pour l’arrivée)

J’ai démarré tard dans la journée pour rouler 40km à un rythme beaucoup trop cool par rapport à la surcharge émotionnelle qui s’amusait à me torpiller.

Et j’imaginais fort bien l’état de mes parents dans cette foutue voiture qui n’avançait certainement pas assez vite à leur goût. Conduire à gauche, le volant à droite, dépasser par la droite, avec le code de la route africain et sans feux rouges qui fonctionnent

(Parce que c’est comme ça ici 😁)

« Bienvenue papa maman ❤️ »

Je me suis arrêté 2h au bord de la mer pour siroter 2 bières à leur santé en priant que papa ne bouffe pas maman (ou inversement) parce qu’aucun des 2 ne se faisaient à la transition routière 😂

18h00 ❤️

Cap des Aiguilles.

Nous 3.

Les larmes.

Est-ce que je vais trouver les mots pour décrire ce moment?

C’est indescriptible.

Un feu d’artifice, une explosion.

La fin, le début, la joie, la tristesse, l’épuisement, la force et puis l’adrénaline qui monte et qui descend.

Tout et son contraire.

En une fraction de seconde qui semble s’étirer en une éternité.

J’y suis…ou j’y suis pas et je rêve.

D’autant qu’il fait nuit (c’est l’hiver et il fait noir très tôt ici), qu’on ne peut pas traîner parce que notre hébergement nous attend.

Qu’il est à 1h30 encore de route et qu’il faut démonter le vélo et réussir à le caser dans le coffre.

30 minutes top chrono.

On a rangé nos larmes et ramassé nos émotions pour qu’elles reviennent par vagues les 3-4 premières jours ❤️

On n’avait plus grand chose à se dire et tellement en même temps parce que le contact a été incessant tout au long du voyage.

C’était notre bouée d’oxygène à tous.

Moi le premier.

Et donc c’est drôle, nous avions juste l’impression de s’être quittés hier.

Par contre le manque physique était vraiment cruel durant ce périple.

Moi qui suis tactile.

Les prendre dans mes bras, les toucher, reconnaître leur parfum. ENFIN ils sont là ❤️

Mais quel bonheur.

Ça te replace le cœur au bon endroit.

Je prends encore plus conscience de l’importance que ça a dans ma vie.

Après la joie des retrouvailles, il m’a vraiment fallu quelques jours pour conscientiser que mon quotidien avait d’un coup changé.

Les gestes répétitifs avant de remonter chaque jour sur mon vélo.

La vie nomade et en solitaire qui oblige ton cerveau à être en hyper vigilance constamment.

C’est fini.

Ce sont eux qui vont gérer et je peux me laisser porter avec mon vélo démonté et rangé. Drôle de sensation.

La suite peut commencer.

15 jours à profiter.

Toujours en itinérance mais en voiture et avec des hébergements programmés.

Mon cerveau sur off.

Je peux enfin leur faire découvrir un tout petit bout de l’Afrique que j’ai découvert tout au long de cette aventure 🙏

Et pour la première fois en 8 mois, on a traversé des routes que j’avais déjà empruntées.

Ils ont aussi vu les difficultés que j’ai dû surmonter (les dénivelés, l’état des routes, les animaux,…)

L’Afrique du Sud ne représente pas l’entièreté de ce continent fascinant mais c’est merveilleux de vivre cette parenthèse ensemble avant le retour et tout ce qui va s’enchaîner ensuite.

Ils savent tellement bien qu’ils vont devoir relâcher l’étreinte et me partager à nouveau.

Car ce voyage est, je l’espère, le premier d’une longue série.

Sans défis nécessairement.

Mais en le professionnalisant.

Vivre de cette passion. Des rencontres, des découvertes et l’envie de transmettre et de partager.

J’en rêve.

Sait-on jamais!🙏

En attendant, je profite des derniers jours en sortant mon appareil un maximum.

Capturer l’instant.

Des souvenirs.

Des regards.

Notre passion commune avec papa.

C’est drôle quand j’y pense, c’est lui qui a pris des cours pendant 2 ans et qui m’a transmis les techniques et les complexités.

Et aujourd’hui j’en profite plus que lui.

La transmission, chacun à leur façon ❤️

J’ai de la chance.

Par là où je suis passé, j’ai bien compris que tout le monde ne naissait pas du bon côté du berceau.

Là-bas mais chez nous aussi d’ailleurs.

Pour ça et tout le reste….merci papa et maman ❤️

Clap de fin…

À dimanche.

Dès 11h00 à Ramet, dans MON village ❤️

Y.

PS : ceci clôture mon dernier blog de cette aventure (je libère maman)

PS bis : franchement, au bout de presque 15 jours, papa se débrouille vachement bien sur les routes africaines 😁

PS bis bis : mais maman trouve que sa vessie n’est pas adaptée aux aires d’autoroute (y en a presque pas 😂)

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