Mes coups de pédales m’ont entraîné à Roshpinah, une ville minière située à 200km de l’Afrique du Sud.

J’ai ensuite emprunté une longue route le long de l’Orange, le fleuve qui sépare la Namibie du dernier pays de mon voyage.

Magnifique route qui s’est déroulée sous mes roues jusqu’à la frontière située à Alexander Bay.

C’est le 3 juillet que j’ai donc traversé cette dernière ligne imaginaire tracée en un lieu précis et qui sépare 2 territoires qui me sont si chers : la Namibie qui représente mon rêve de gosse et l’Afrique du Sud qui symbolise le but de ce dépassement.

Cela fait presque 2 ans que j’ai pointé cet endroit sur la carte.

Et que le projet a commencé à mûrir dans ma tête.

J’en ai eu les larmes aux yeux.

La première chose que j’ai fait, c’est de téléphoner à mes parents. 

Je crois que j’ai crié : « J’Y SUIS » 

Je suis à peu près certain, dans leurs voix étranglées, qu’ils étaient aussi émus que moi ❤️

Ces 3 mots représentent la fin d’une aventure pour moi mais pour eux également.

Comme s’ils étaient en apnée depuis mon départ et qu’ils se permettaient enfin de prendre une grande bouffée d’oxygène.

Ce n’est pas fini mais on touche au but 🌍

Car cette frontière passée, c’est la fin du voyage administratif ❤️

Et c’est une grande fierté pour moi car rien ne fut simple à ce niveau-là.

Les visas décrochés tels des médailles d’or dans des ambassades peu enclines à faciliter les choses, furent une source de stress tout au long du périple pour chaque pays franchis.

Entre le manque de cohésion, les contres-informations, la communication compliquée, la lenteur administrative, les horaires à l’africaine (et ce n’est ni moqueur, ni péjoratif. C’est un mode de vie chez eux ), des demandes de documents improbables à fournir, des changements de règles de dernière minute, la corruption aux frontières,….la gestion de ces Saint-Graal (bien souvent avec très peu, voire pas de réseau pour effectuer mes recherches et les anticipations nécessaires) a été bien plus compliquée à affronter 

que l’effort physique. 

J’ai du apprendre à mettre en place la fonction « patience » (inconnue dans ma programmation biologique de départ) 😅

J’ai rongé tous mes freins plus d’une fois dans cette aventure!

(et pourtant ce sont mes chaînes que j’ai du changer plusieurs fois)

J’en profite tout de même pour rappeler que, dans ma naïveté de voyageur débutant, j’avais tenté d’appeler toutes les ambassades avant de partir afin d’anticiper chaque visa! 

Ha ha ha ha… [rire niais]

J’ai enfin accédé à cet ultime sol africain avec un objectif en tête : prendre du plaisir pour les 800km restants.

Le pays est très développé, les décors sont majestueux et très différents du précédent.

Le désert laisse place à une nature verte et montagneuse.

Mais cette route s’est avérée épuisante.

Tellement vallonnée qu’elle m’a laissé sans force chaque soir.

Le poids du vélo et du chemin avalé depuis presque 8 mois, conjugué à l’impatience de retrouver mes parents, ont eu raison de mes batteries personnelles quelques fois.

Mais j’ai tenu bon 💪

J’ai connu quelques problèmes techniques avec le vélo que j’ai réparé avec les moyens du bord et avec l’aide providentielle d’une famille 🙏

Chaque fois que je me suis retrouvé en difficulté sur le bord de la route, des véhicules (des voitures, des camions ou des motos) ont toujours pris la peine de s’arrêter pour me demander : « tout va bien? Besoin d’un coup de main? »

Sur 8 mois, c’est arrivé bien plus qu’en 22 ans chez moi.

Le temps régule tellement notre quotidien dans notre société que les gestes altruistes sont relégués au placard.

Sinon j’ai remarqué que depuis que je suis dans cette partie de l’Afrique plus développée, conditionnée au tourisme, j’ai moins d’échanges avec les autochtones.

Ils sont habitués à voir des voyageurs et n’ont pas la curiosité de venir vers moi comme dans les autres parties du continent.

On m’avait aussi beaucoup mis en garde par rapport aux tensions raciales.

J’avoue que pour l’instant je n’ai pas du tout ressenti d’insécurité.

Mais j’évite certains quartiers plus chauds en bon élève discipliné que je suis 😁

Depuis une semaine, je suis posé à 100km de Cap Town où je patiente avant de reprendre la route côtière dès mardi et retrouver mes parents au bout du bout ❤️

Cette semaine de repos bénéfique pour le corps est une véritable torture pour mon cerveau.

Je n’ai qu’une seule idée en tête pour l’instant: ce sont les retrouvailles! Et le temps prend des proportions irréelles…j’ai le sentiment que les aiguilles reculent.

J’ai tellement hâte ❤️

Nous nous retrouverons le 25 précisément au Cap des Aiguilles pour une arrivée chargée en émotion…. à 3 ❤️

Je ne pouvais pas rêver plus belle symbolique.

Rien de tout cela n’était prévu lorsque j’ai engagé mes premiers coups de pédales le 8 décembre.

Mais mon rythme de croisière et l’envie commune de se retrouver a fait le reste.

Et ce sera salvateur.

Prendre du temps ensemble à cet endroit précis.

Celui de tous mes fantasmes depuis la création de ce projet.

Je travaille donc encore la patience et tente de calmer mes neurones qui appréhendent un retour à la vie normale.

Parce que chacun d’entre vous a continué à vivre, à construire un quotidien. Et je sais que vais devoir m’adapter et me refaire une place dans le mien.

Retrouver des mécanismes, des habitudes,… en gérant les montagnes russes qui vont accompagner mon retour.

C’est aussi la fin d’une histoire pour vous mais aussi pour ma maman (qui est en ce moment en train d’écrire l’avant-dernier blog ❤️)

Nos moments feed-back à chaque retranscription de mes aventures. Un petit rituel qui rythmait nos semaines.

Un moment privilégié à nous 2.

Avec une relecture familiale évidemment avant validation.

Un travail d’équipe tellement précieux.

Il restera un dernier blog…mais elle sera avec moi pour l’écrire 🙏🌞

Sinon dans les nouvelles pétillantes, je retrouve enfin des choses plus communes à me mettre sous la dent : des salades, des sandwiches,….

Ça faisait des mois que je n’en avais plus goûter.

Au diable les nouilles instantanées que j’ai dû avaler par kilos 😁

Et puis j’ai enfin trouvé un coiffeur 😂

C’est bon! 

Mes parents peuvent arriver….ils devraient pouvoir me reconnaître.

Je vous donne rdv pour la rédaction de mes derniers jours tout bientôt.

Et surtout j’espère vous voir très nombreux le 10 août….j’aurai besoin de soutien 🙏❤️

A+

Y.

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