Après les galères qui me sont tombées dessus dès mon arrivée en Namibie (si t’as pas suivi, faut aller relire les épisodes précédents sur le site hactiftryp.com, c’est mieux qu’une série sur Netflix 😁), j’ai pris la route vers le Parc Etosha.

Un parc naturel interdit aux vélos.

Pour y accéder, j’ai dû accepter de dormir 2 nuits dans un Lodge bien plus luxueux que ce à quoi je suis habitué depuis 7 mois et d’y laisser mon véhicule à 2 roues au repos forcé.

J’ai cassé ma tirelire personnelle pour m’offrir ce rêve éveillé.

Être au plus près d’éléphants, de girafes, de lions, de zèbres et j’en passe… C’était une expérience magique.

Je n’ai aucun regret quand on sait que ce parc est, à l’inverse de tout ce qu’on peut visiter chez nous, l’habitat naturel dans lequel les animaux nous accueillent.

C’est l’homme qui peut, en toute humilité et sécurité, s’approcher.

Ils sont chez eux.

Nous sommes les visiteurs privilégiés de scènes époustouflantes. 

J’ai alors imaginé que pour ces bêtes somptueuses, c’était un peu moi qui était en « cage » et qu’ils m’observaient ❤️

Un tout petit poids (minuscule) dans la balance qui ne permet tout de même pas de rendre l’équilibre quand je pense à tout ce que nous leur infligeons sur cette planète.

Et puis des décors à couper le souffle. Des plaines immenses qui jouent avec les couleurs.

Un marais salant qui semble irréel.

Un bonheur à photographier.

Après ces 2 jours, j’ai roulé jusqu’à la ville OTJWARONGO 

J’ai pu y poser ma tente en toute sécurité.

Puis j’ai décidé de faire un gros détour de 700km pour me rendre dans une ancienne colonie allemande : SWAKOPMUND.

J’ai ensuite dormi quelques nuits à WALVISBAY.

Une ville à l’entrée des dunes du plus vieux désert du monde.

J’ai traversé un autre parc naturel, dormi sous des cieux magnifiquement  étoilés avant d’arriver au Tropique du Capricorne.

Les routes ont été très compliquées à traverser car très très ensablées.

J’ai passé des heures à pousser mon vélo car chaque coup de pédale m’enfonçait davantage dans le sable.

Un véritable enfer.

Je dois mon salut à un couple d’italiens qui m’a chargé pour me permettre de souffler et d’avancer.

C’est aussi avec eux que j’ai vécu ma plus grande frayeur du voyage!

Une jeep s’est retournée et s’est écrasée à quelques mètres de nous… En courant vers le véhicule, j’ai imaginé le pire tellement le choc avait été violent.

Mais fort heureusement, nous avons pu sortir la petite fille et ses parents sains et saufs 🙏

Merci merci merci aux bonnes étoiles: la mienne et les leurs ⭐️

J’ai été touché par la solidarité née de cet incident.

C’est une route, dans le désert, fréquentée par des touristes qui voyagent en voiture et tente de toit (car les villages sont très très éloignés les uns des autres. Et donc très peu de logements accessibles) 

Les voitures suivantes se sont toutes arrêtées. Un groupe composé de nationalités différentes s’est retrouvé à l’arrêt pour nous aider à tirer la voiture afin que la famille puisse récupérer leur papiers d’identité en attendant l’intervention des secours.

C’est aussi le premier pays dans lequel j’ai rencontré autant de touristes voyageurs.

Les Namibiens habitent plus loin dans les terres ou vivent du tourisme le long de cette route.

Le rapport avec les autochtones s’est avéré différent du reste de l’Afrique où j’étais souvent le seul blanc qui les intriguait.

Cette partie de la Namibie a donc été riche de rencontres multi culturelles.

Et c’était chouette à vivre aussi ❤️

Avec les italiens j’ai visité la vallée de la mort (inaccessible  en vélo)

Avec un couple d’allemands, j’ai découvert un canyon fabuleux.

Ces échanges, ces moments inattendus avec des voyageurs de tout âge, prêts à tendre la main au petit cycliste que je suis, m’ont fait un bien fou.

Il faut dire que la traversée d’une partie du désert m’avait épuisé et ces rencontres m’ont rendu l’énergie nécessaire pour relancer la machine 💪

Ce n’est pas que dans les jambes que cela coince.

C’est la tête qui joue un rôle primordial dans ce périple. Et l’énergie des autres est un miroir puissant ☺️

Il m’a fallu 4 jours pour quitter le désert avec des nuits sous tente car les quelques lodges présents sur le trajet étaient hors budget (c’est le côté moins sympa d’un tourisme développé ☺️)

Le 28 juin, j’ai atterri dans un petit village qui organisait ce jour-là une course de vélos.

Une drôle de coïncidence.

Je me suis glissé dans le peloton 😁

Trop trop drôle d’échanger avec tous ces cyclistes.

Le soir, quand j’ai posé ma tente dans le seul camping du coin, je me suis rendu compte que mon voisin avait également un vélo bien chargé comme le mien.

C’était un japonais qui voyage depuis 2017 en 2 roues (en plusieurs étapes évidemment. Il rentre chez lui entre les coups) 

L’univers m’envoie donc de

petits signaux.

Depuis le dimanche 29, j’ai quitté le sable pour  emprunter de vraies routes où je n’ai plus à pousser ma bécane à bout de bras.

D’ici une centaine de km, je devrai passer la dernière frontière de ce voyage ❤️

L’Afrique du Sud est à portée de roues.

L’émotion est de la partie.

D’autant que mes parents ont décidé de venir me rejoindre au Cap ❤️

J’ai vraiment hâte de vivre ces dernières semaines remplies de sentiments très confus.

Seul et puis avec eux.

Ensemble pour mon arrivée au Cap.

Tout un symbole.

Un retour en douceur à 3 qui sera salvateur.

L’ultime ligne droite de ce pari fou.

J’ai conscience d’être à l’intersection d’un chamboulement intérieur.

La joie et l’impatience alors que la peur du vide laissée par l’empreinte d’un tel voyage me gagne déjà.

Je m’y prépare comme je peux mais je sais que le retour à la réalité sera difficile, peut-être même brutal.

Je garde au fond de moi un max de souvenirs en veillant à laisser de la place aux suivants.

Ceux qui vont s’écrire les prochains jours.

Et puis je suis si heureux : la Namibie a été aussi belle que ce que je m’étais imaginé.

Pas plus…mais pas moins.

J’ai tout de même eu cet étrange impression de ne plus vraiment être en Afrique parce que les premières grandes villes, avant le désert et ses paysages arides,  étaient plus européanisées (dans les bâtiments, les routes,…)

Et lorsque j’ai entamé la traversée du désert et que je n’ai plus rencontré que des touristes, j’ai eu la sensation d’en être un également.

Mon regard sur moi a un peu changé, il s’est légèrement biaisé : je me suis senti moins voyageur en quelque sorte. 

Et sinon, puisque la fin se dessine doucement, j’espère de tout mon cœur vivre le retour avec vous tous le 10 août 🙏

Le lien avec les infos se trouve ici :

https://facebook.com/events/s/les-18-000-km-le-retour-de-yan/574904908991068

Je vous tiens au courant très bientôt pour la vente des pulls et des t-shirt (j’ai un peu du mal à gérer d’ici mais tout se met bien 🙏)

A+ pour les dernières à aventures.

Y.

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