De 3-4 jours à Abidjan, je finis par rester 15 jours.
Bloqué par l’attente interminable du visa pour le Ghana.
Il y a des pays et des ambassades plus compliqués que d’autres. C’est un élément sur lequel je n’ai aucune prise, je prends donc mon mal en patience et j’admets rapidement que cela aurait pu m’arriver dans une situation plus problématique.
Ici je suis chez Véronique. J’ai un toit, un lit et des gens formidables (tous ses amis, ces liens qu’elle a tissés au fur et à mesure des années. Elle est belge et alterne sa vie entre ses 2 pays de cœur) autour de moi qui me font découvrir la culture ivoirienne loin des codes touristiques.
Je suis plongé dans la vraie vie. La leur.
C’est ça que je préfère.
Comprendre, apprendre, partager, échanger, me charger de souvenirs qui me construisent et m’offrent un regard ouvert sur les autres, sur le monde.
Comme cette étrange particularité ivoirienne de voir déambuler des marcheurs-vendeurs de tout et de rien. De véritables magasins ambulants qui se promènent toute la journée dans la ville. Sans aucune agressivité contrairement à certains pays…ici c’est vraiment un travail à part entière. Tout vient à toi ☀️
Pareil pour ces hommes qui transportent des machines à coudre sur leur dos et qui, au milieu de la circulation, te réparent tout ce qui est possible d’être recousu.
Ils s’annoncent aux 4 coins des rues à grands coups de ciseaux qu’ils font claquer!
Incroyable et complètement improbable chez nous.
Et puis comment ne pas parler et mettre à l’honneur Véronique dans ce blog ❤️
Elle, qui consacre sa vie et son temps depuis de nombreuses années aux enfants et leurs mamans dans le besoin au travers de la fondation qu’elle a créée avec d’autres, le « Phoenix de Yopougon »
Cette association a toujours besoin de nouvelles marraines ou de nouveaux parrains pour aider ces enfants à se scolariser et accéder à une meilleure vie ❤️
Si le cœur vous en dit, je vous partage le lien vers sa page FB
https://www.facebook.com/share/1EXsyvHBVA/?mibextid=wwXIfr
Pour la remercier de son accueil si authentique et chaleureux, il était évident que je devais lui offrir une paire de BO de Be my Baby ❤️
Grâce à elle j’ai pu rencontrer des enfants attachants, des ivoiriens incroyablement gentils et j’ai pu me fondre dans les « tresses » des locaux 😄
Bon j’avoue il n’y avait plus rien après 1 nuit (l’hyperactif que je suis bouge autant la nuit que le jour) et j’ai donc fini entre les mains de 2 coiffeurs expérimentés qui ont fait de leur mieux pour tresser les cheveux d’un blanc 😂
Ça tiendra ce que ça tiendra (papa a pris les paris: même pas 1 mois qu’il m’a dit! 😂)
Mon vélo a récupéré un look de jeune premier : nettoyage complet, graisse toute fraîche et nouvelle chaîne 💪
Il est prêt à affronter les 9000 km suivants. ( même si je sais qu’ils vont être rabotés puisque je ne vais pas passer par le Nigeria. J’expliquerai plus en longueur dans un prochain post)
Moi aussi je suis prêt! 🚲🚲🚲
J’ai adoré me poser 2 semaines ici mais mes jambes me démangent et surtout j’ai hâte d’avancer.
Le décompte s’est instantanément lancé dans ma tête quand ma roue a dépassé la moitié symbolique de mon voyage.
Et j’avoue que même si je prends un pied fou à faire ces rencontres et que mes rétines explosent de découvertes….la fin [ce but ultime] me tenaille.
Les retrouvailles serrent déjà mon ventre.
Je vous l’ai déjà témoigné mais la dualité d’un tel voyage est complexe à comprendre….pour vous mais aussi pour celui qui le vit.
La joie / la peine de vivre le même moment. Le gouffre que cela provoque est parfois déstabilisant.
Les lunettes que l’on porte sur les événements de la vie c’est un peu la même chose. Ça dépend de l’angle de vue.
C’est ainsi que Tonton Yanis quitte Abidjan le dimanche 27 avril, triste de ne plus voir tous ces visages qui font partie de mon quotidien depuis cette poignée de jours mais heureux d’avancer.
Je suis couleur locale avec ma vareuse orange, le drapeau de la Côte d’Ivoire et la coupe afro parfaite pour affronter les centaines de kilomètres qui me séparent du Ghana.
J’arrive d’abord à Aboisso où un ami de Véronique et son filleul m’hébergent.
Une soirée à discuter, avec un jeune de mon âge, de nos rêves, pas si éloignés les uns des autres tout compte fait, mais où l’on prend conscience tous les 2 du poids des traditions familiales et culturelles.
J’ai la chance d’être né du bon côté de la barrière « culturelle ».
Avec une famille qui n’a posé aucun frein à mes projets et qui me porte bien plus que de raison.
Il a, comme dans beaucoup de familles africaines, l’obligation morale (et bien plus encore) d’aider ses parents.
Encore une fois, je mesure la chance que j’ai de construire ma vie et le monde que je souhaite voir avec mes yeux alors que tant d’autres n’ont d’autres choix que ceux qui leur sont destinés.
Cette discussion reste un moment fort de mon voyage.
J’espère qu’il aura comme moi un jour l’occasion de rêver au-delà de sa tête et de son cœur ❤️
Les kilomètres défilent ensuite pour enfin traverser la frontière du Ghana. Facile, sans bakchich ni stress cette fois 🙏
Les villages et les villes se succèdent au rythme de ma cadence moyenne : 100/120km par jour.
Je vis aussi un des plus beau trajet avec mon vélo: rouler seul sur le sable blanc face à l’océan avec des palmiers à perte de vue.
Le kiff incroyable.
Magique.
Inoubliable.
Et parce qu’il faut bien contrebalancer ces instants trop précieux, j’en vis d’autres plus difficiles. Comme l’arrivée à Accra, la capitale du Ghana.
Comme toutes très grosses villes, la circulation y est dense, dangereuse et on accorde très peu d’importance à mon vélo dans ce tumulte peu structuré.
Une journée qui me semble interminable et la nuit qui tombe de plus en plus tôt depuis quelques pays. ( alors que je n’ai que 2h de décalage avec vous, il fait noir bien avant votre coucher de soleil)
Bref j’y arrive le jeudi 1ier mai épuisé mais entier.
Je fais de mon mieux pour me faire comprendre car ici c’est de l’anglais à la sauce africaine.
Et le mien est largement saucé à la Yanis 😁
Mais j’ai réussi à me faire comprendre auprès des jeunes soudeurs (ils ne doivent pas avoir plus de 15 ou 16 ans. Ça aussi c’est la claque!) pour la réparation de mon porte-bagage.
Et on a surtout trouvé un terrain footballistique commun ⚽️
Quelques balles échangées ça soude 😁 (Oufti le jeu de mot. C’est pas de moi….je suis désolé, c’est ma mère qui écrit 🫣)
Sinon je suis coincé ici quelques jours, le temps d’attendre le visa pour le Togo🙏
J’espère qu’ils ne vont pas trop compliquer les choses, vu le contexte politique du moment et les élections présidentielles qui tombent pile en ce moment.
Je croise les doigts, les roues et les pédales 🤞
A+ pour la suite ❤️
Y.


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